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Téléréadaptation : Internet au service des personnes âgées

L'équipe du professeur Tousignant mène actuellement une programmation de recherche visant à déterminer si les services de physiothérapie dispensés via Internet sont aussi efficaces et à moindre coût que ceux administrés en clinique.
L'équipe du professeur Tousignant mène actuellement une programmation de recherche visant à déterminer si les services de physiothérapie dispensés via Internet sont aussi efficaces et à moindre coût que ceux administrés en clinique.
Photo : Michel Caron

19 février 2009

Mélissa Letendre-Lapointe

Au Québec, 42 % des personnes de 65 ans et plus sont touchées par une incapacité physique. Afin de conserver une bonne qualité de vie, ces personnes doivent régulièrement subir des traitements de réadaptation et de physiothérapie, des soins trop souvent peu accessibles aux personnes à mobilité réduite ou vivant dans les régions éloignées des centres urbains. Afin de contrer cette problématique, Michel Tousignant, directeur du programme de physiothérapie à l'École de réadaptation de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, mène des recherches sur la téléréadaptation, une technologie qui aidera les gens âgés à recevoir des services dans le confort de leur maison.

La réadaptation à domicile

«La téléréadaptation consiste à mettre en relation un physiothérapeute se trouvant dans sa clinique à une personne dans son domicile via un lien Internet, explique le professeur Tousigant. À l'aide de caméras installées dans la salle clinique et au domicile de la personne, le clinicien voit son patient et peut suivre son évolution clinique. Ainsi, la personne peut recevoir des traitements de physiothérapie en interaction directe.»

La téléréadaptation permet au clinicien et au patient d'être en constante interaction. Le physiothérapeute peut alors donner des indications précises quant à la manière d'effectuer les exercices de physiothérapie. Cette façon novatrice de donner des services constitue le cœur de la programmation de recherche de Michel Tousignant depuis plus de quatre ans.

En développant des recherches sur la téléréadaptation, le professeur aimerait, entre autres, augmenter l'accessibilité aux services de réadaptation : «Les programmes de soins à domicile pour personnes âgées sont débordés. Si on arrive à prouver que ce mode de prestation de service est aussi efficace qu'une consultation en personne à un coût moindre, on peut penser à une implantation à plus large échelle dans les programmes de services à domicile du Québec.»

Une solide équipe

Dans le cadre de ses recherches sur la téléréadaptation, Michel Tousignant travaille en collaboration avec les chercheurs Patrick Boissy, du Centre de recherche sur le vieillissement, et François Michaud, directeur du Centre d'excellence en génie informatique. Forte d'une subvention du Fonds canadien de l'innovation du professeur Tousignant, cette équipe travaille à l'optimisation des aspects technologiques essentiels à la téléréadaptation. «Si on veut que les cliniciens et les patients utilisent la téléréadaptation, il faut que la technologie soit facile d'usage et de bonne qualité audiovisuelle», dit le chercheur.

Sous la direction de Patrick Boissy, les ingénieurs Simon Brière et Mathieu Hamel, du Centre de recherche sur le vieillissement, ont réussi à adapter une plateforme technologique facilitant le travail du clinicien et permettant aisément l'accès à la personne dans son domicile. «Ces efforts ont permis de démontrer l'acceptabilité de ce mode d'intervention virtuelle par la personne âgée : une belle réussite!» souligne Michel Tousignant.

Ces recherches ne peuvent se réaliser sans l'appui des cliniciens. D'ailleurs, une collaboration étroite entre Michel Tousignant et François Cabana, orthopédiste au CHUS, permet de réaliser un essai clinique randomisé subventionné par les Instituts de recherche en santé du Canada (1 M$), qui permettra de vérifier l'efficacité de la téléréadaptation auprès de 210 patients ayant subi une arthroplastie au genou. Trois grands centres de recherche québécois en réadaptation et neuf centres hospitaliers sont impliqués dans ce projet d'envergure. Les résultats de ces tests sont attendus en 2012.